Jeudi 4 aout, Cyril Kuhn d’Asso Intemporelle a organisé une action de sensibilisation aux difficultés de déplacement des personnes à mobilité réduite. Pour se prêter à l’exercice, l’APSIS de Bellecroix a mobilisé une quinzaine de jeunes qui ont pu expérimenter le parcours. Le Met et ACCELIS avaient mis à disposition un bus et un chauffeur pour compléter le circuit.
L’action a débuté à 17h devant les locaux de l’APSIS. Parmi les partenaires présents, l’OPH, L’ESAT de l’APF, Mme Masson-Franzil conseillère municipale déléguée à la compensation du handicap, Mme Michèle HENRY de l’association Les auxiliaires des aveugles et Mme Barkat, Déléguée du Préfet, ont accompagné les jeunes sur le trajet.
Dans les transports en communs, c’est une épreuve
Être seul, en fauteuil roulant et vouloir accéder à un bus est une épreuve en soi. Monter dans le véhicule déjà, demande force et équilibre et cela même si la rampe d’accès à une inclinaison plutôt faible. En effet, les bras vont devoir faire un effort important pour la franchir. Une fois dans le bus, on se rend compte que l’espace dédié aux fauteuils est gêné par une barre verticale. Heureusement, celle-ci devrait être supprimée ou déplacée sur les nouveaux véhicules.
Les jeunes ont pu tester un trajet dans un bus mis à disposition pour l’occasion, donc quasiment vide. On imagine facilement la galère des heures de pointes. D’ailleurs, lors du circuit, le chauffeur a montré des situations dans lesquelles il doit faire un écart, ou freiner brusquement. Force est de constater que si une personne à mobilité réduite ne se tient pas fermement, elle peut basculer et se blesser. Sébastien Thomas du Met a expliqué aux jeunes toutes les difficultés que peuvent rencontrer les personnes en fauteuil roulant voulant emprunter les transports en commun. Avec pédagogie, il a donné des conseils de sécurité, de la montée à la descente du véhicule. Malheureusement, si dans les bus ou autres Mettis, des progrès ont été fait, on remarque vite que tout n’est pas encore adapté, notamment en termes d’équipements et de voirie.
Kenzo 12 ans
« C’est dur. Sur les trottoirs on peut se retourner ou coincer les roues de son fauteuil trop souvent. Je n’imaginais que c’était aussi difficile ».
Avant et après « l’épreuve » du bus, les jeunes ont progressé dans le quartier. Les obstacles que les valides ne remarquent pas d’habitude, deviennent insurmontables pour les personnes à mobilité réduite. Une poubelle sur un trottoir, une voiture mal garée, ou une simple fissure, peuvent tout simplement les bloquer et s’avérer dangereuses. Trop souvent, les personnes en fauteuil roulant doivent faire de longs détours pour contourner un obstacle. Le simple fait de descendre d’un trottoir est périlleux.
Ce qui frappe finalement, c’est que devoir se déplacer seul en fauteuil est parfois (souvent) impossible. Pour Mme Masson-Franzil de la Ville de Metz, le public devrait être plus sensibilisé à ces problèmes, afin de limiter certaines incivilités. Pour les jeunes de l’Apsis de Bellecroix, grâce à Asso Intemporelle et ses partenaires, c’est chose faite.