VIDÉO | Faire tiers-lieux, la première rencontre nationale des tiers-lieux, accueille 800 personnes à Bliiida, à Metz, du 17 au 19 octobre 2022. L’équipe vidéo de Bornybuzz vous résume en images ces trois jours de partage, d’échange, d’inspiration et de débat. Entretiens avec les organisateurs de l’événement, les curieux et les acteurs du Réseau des Tiers-lieux en Grand Est.
Bornybuzz / octobre 2022
Faire ensemble à Metz pendant 3 jours
Bliiida est un tiers-lieu qui a été mis en place en2013, pendant les premières Nuits blanches à Metz. C’était une friche industrielle qui a été confiée à des artistes. A partir de 2014-2015, il y a une association qui s’est montée et le véritable travail du tiers-lieu a démarré. C’est un lieu un peu surprenant de par sa taille parce qu’on est sur trois hectares. C’est ce qui a permis de faire une quinzaine de tables rondes qui marchent en même temps ! Ça permet des échanges importants, et pour Bliiida, et pour Metz c’est un rayonnement national.
Jean-Pierre Burger, Directeur de Bliida (Metz)
L’Agence nationale de la cohésion des territoires et le programme Nouveaux lieux, nouveaux liens sont sur un tandem avec France Tiers-Lieux et le GIP (groupement d’intérêt public) France Tiers-Lieux pour soutenir le déploiement de cette démarche. Nous avons été impliqués dans la préparation de cette rencontre qui est pilotée par France Tiers-lieux et nous sommes présents sur ces trois jours pour participer au maximum d’ateliers, de tables rondes et d’échanges qui vont nous permettre de faire évoluer ce programme en fonction de ce qu’on entend et de ce qu’on comprend aujourd’hui à Metz.
Marc Laget, Agence Nationale de la Cohésion des Territoires – Programme « Nouveaux Lieux, Nouveaux Liens »
Le GIP (groupement d’intérêt public) France Tiers-Lieux est co-organisateur de cette manifestation avec l’idée de faire se rencontrer physiquement l’ensemble de la communauté des tiers-lieux française. Aujourd’hui, avec l’existence de cette instance nationale et l’Association nationale des tiers-lieux qui animent la dynamique nationale des acteurs, cet événement permet de se rencontrer. De voir où est-ce qu’on en est. De décrire une feuille de route collective, aussi bien côté tiers-lieux que côté acteurs publics qui s’intéressent à la question.
Marie-Laure Cuvelier, Directrice du Groupement d’intérêt public (GIP) France Tiers Lieux
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Réseau des Tiers-lieux en Grand Est
Le Réseau des Tiers-lieux en Grand Est, c’est l’initiative d’une dizaine de tiers-lieux qui se sont regroupés un peu en parallèle de ce questionnement politique. Les politiques publiques voulaient amender dans le sens des tiers-lieux. Et les tiers lieux-même se sont dit « pourquoi pas se regrouper pour faire porter notre voix ?« . Puis, ils se sont fait rejoindre au fur et à mesure par plusieurs personnes, plusieurs tiers-lieux.
Emma Bombola, chargée de partenariats et d’animation du Réseau Tiers-Lieux en Grand Est
Le Réseau des Tiers-lieux en Grand Est ce sont des porteurs de projets et des lieux qui ont voulu se regrouper pour faire un ensemble. Pour mutualiser des choses, porter des projets en commun, pour répondre aux besoins de la région, des territoires locaux.
Prescilla Schorr, chargée de communication et mobilisation du Réseau Tiers-Lieux en Grand Est
Pour l’instant, on a encore du mal à avoir une politique régionale sur les tiers-lieux, donc on est content que ces rencontres aient lieu ici. On attend aussi que les élus régionaux ou locaux qui participent à ces rencontres comprennent mieux ce qu’on fait. Et du coup qu’ils comprennent aussi toute la diversité qu’il y a dedans et la richesse de cette diversité. Et la nécessité de ne pas catégoriser, puisque pour l’instant la politique tiers- lieu s’est créée par des labels. J’espère qu’il comprendront que ça va à l’encontre de la définition même de l’hybridation des tiers-lieux et de l’expérimentation qui est nécessaire.
Ameline Bunle, Présidente des Petits Débrouillards Grand Est (Maxéville)
Ce que j’attends de ces rencontres ici, qui sont plus institutionnelles, c’est de voir comment la question de l’utilité sociale et de l’intérêt général est reprise dans les politiques nationales de tiers-lieux et par les collectifs. Puisque la question qui m’intéresse c’est comment à partir de lieux qui se définissent comme communautaires, on arrive à transitionner vers des lieux qui refabriquent la société.
Ce qui m’intéressait dans le réseau, c’est comment être une structure qui accompagne à la fois des collectivités et des porteurs d’idées. Là, on souhaite développer de plus en plus des visites apprenantes. Donc aller dans le cœur des tiers-lieux, pour vraiment faire découvrir et s’imprégner. Depuis quelques mois, on s’implique vraiment dans le collège et le le bureau, pour pouvoir avancer sur les questions de construction, de structuration des tiers-lieux au niveau Grand Est.
Thomas Amblard, E-Graine Grand Est (Chennegy) / Tiers-lieu La maison des alternatives
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Des attentes diverses pour ces rencontres
Ce que je suis venu chercher pendant cette rencontre c’est déjà de la connaissance, du réseau, des idées. Puis surtout de faire découvrir aussi notre activité qui est, parmi toutes ces définitions des tiers-lieux, peut-être originale, ou en tout cas différente. Donc, l’idée c’est de pouvoir partager ces différentes sensibilités, en découvrir d’autres. Puis comprendre aussi des enjeux un peu plus grands, au niveau national, peut-être même mondial.
Tony Sodki, Facilitateur du tiers-lieu à La Piscine (Maxéville)
Je viens découvrir ce nouveau monde, le milieu des tiers-lieux, faire des rencontres. Voir aussi comment les projets se montent dans les autres secteurs. Et faire connaissance en fait avec les projets qui sont autour de chez moi, aussi mais aussi un peu partout en France.
Alysson Rimpault, entrepreneuse d’un futur tiers-lieu (Remiremont)
J’ai découvert qu’il y avait évidemment l’association nationale des tiers-lieux, mais qu’il y avait sur la région Grand Est une association ! On va adhérer très prochainement à cette association, parce qu’on a besoin de liens et nous,peut-être, des liens à apporter aux autres. Faire ensemble c’est la base du tiers lieu ! Donc on va faire aussi ensemble, avec les initiatives qui existent dans ce domaine là.
Lionel Blaise, Association Arelia / Futur tiers-lieu Le Faitout (Nancy)
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Définitions d’un tiers-lieu
Les tiers-lieux doivent rester des espaces de liberté, de créativité. D’imaginer précisément ce qui ne l’a pas été plus tôt. Cela doit le rester, mais le fait de travailler ensemble sur un réseau régional ne peut qu’apporter davantage à chacun. Il n’y a pas, il y aura jamais un modèle unique de tiers-lieu et il doit être très évolutif en plus.
François GROSDIDIER, Maire de Metz, Président de l’Eurométropole de Metz, Vice-Président de la Région Grand Est
Notre définition porte sur l’existence d’une communauté d’usagers qui vont participer à la gouvernance, s’impliquer dans la décision d’avenir du tiers-lieux. Il y a d’autres critères, mais ça c’est l’essentiel.
Marc Laget, Agence Nationale de la Cohésion des Territoires – Programme « Nouveaux Lieux, Nouveaux Liens »
Quand on me posait la question, je disais que c’était l’endroit où on est quand on n’est pas chez nous et qu’on n’est pas au travail. C’est vraiment le troisième lieu, troisième espace. C’est un lieu d’échanges, de partage où des personnes se rencontrent et se croisent et où elle n’auraient pas la possibilité de se croiser à un autre endroit. Un endroit où elles sont venues pour faire quelque chose et elle repartent en faisant quelque chose d’autre.
Margot Linard, Responsable administration et développement au tiers-lieu Simone (Châteauvillain)
Ce qui caractérise un tiers-lieux c’est le mot expérimenter. C’est un lieu où on peut tout y trouver, tout ce qu’on a envie d’y faire. C’est un endroit où on va pousser la porte et on va dire « OK, moi je veux faire ça » et on va dire « OK, on va faire ça » !
Prescilla Schorr, chargée de communication et mobilisation du Réseau Tiers-Lieux en Grand Est
C’est ça, il n’y a pas de limite. Et le mot tiers, c’est parce que c’est un espace qui se retrouve entre notre lieu de travail et chez nous. Donc c’est un espace un peu autre dans lequel on va être dans cette envie de créativité, d’expérimenter et de faire avec. Avec des outils, avec des personnes, avec des savoir-faire, etc.
Emma Bombola, chargée de partenariats et d’animation du Réseau Tiers-Lieux en Grand Est
C’est très complexe en fait. Il n’y a pas de catégorie, de champ de figure type. Donc, pour moi, un tiers lieu c’est ça : c’est décloisonner, amener les gens à interagir ensemble et puis faire autrement.
Marie-Hélène Bronner, Education nationale, ancien FabLab tiers-lieu au collège
Au-delà du lieu, pour moi, c’est une démarche. Et cette démarche, on l’inculque que dans nos lieux. Mais surtout comment on l’infuse et comment on la retranscrit dans toutes les actions qu’on fait en dehors.
Thomas Amblard, E-Graine Grand Est (Chennegy) / Tiers-lieu La maison des alternatives
Aurélien Zann