Étudiante en anglais, Arya est confinée dans son appartement, à Borny. Accompagnée de son colocataire Florent, elle nous raconte chaque semaine, à travers son journal, ses journées enfermées.
Salut mon vieux journal, ça fait longtemps.
Tu dois te demander : après 10 ans, que fais-tu encore sur le bureau ?
C’est qu’il faut que je garde des souvenirs papier de la situation exceptionnelle ( et par exceptionnelle, j’entends par là catastrophique ) que le monde vit actuellement. Près de 3,9 milliards d’êtres humains sont en confinement à cause du coronavirus et la France vit aussi confinée depuis plus de trois semaines. Et moi, simple étudiante, vit au gré de ces restrictions pour notre santé à tous.
Je suis étudiante en anglais et toutes les facs ont fermé le lundi après la première allocution d’Emmanuel Macron, le 17 mars. Les cours se font désormais par internet, et laisse-moi te dire que c’est un sacré foutoir. Des cours sur la plateforme de la promo, d’autres sur Discord, d’autres sur la plateforme de l’université,… sans compter le travail à faire à côté et les examens à préparer dont deux la semaine prochaine. Stress, bonjour !
Sinon, la vie en coloc’, ça va, on se supporte, Flo et moi. On joue beaucoup ensemble, on est fans de jeux vidéos, on se tient compagnie, on bosse chacun de notre côté. On s’occupe beaucoup et aucun de nous deux ne se sent seul. Et c’est déjà un bon point. Nous téléphonons à nos amis, à nos proches aussi souvent que possible pour prendre de leurs nouvelles.
Pour ce qui est de l’extérieur, j’entends souvent des hélicoptères. Ils ont dit aux infos qu’ils transportaient des patients du COVID-19 vers d’autres hôpitaux pour libérer des places. Beaucoup d’ambulances, de véhicules du SAMU, de pompiers passent par la route du METTIS B vers l’hôpital Mercy. Le confinement est respecté ici. À l’exception de quelques personnes qui osent sortir sans leur autorisation, chacun sort pour ses courses, ses exercices physiques ou pour aller à la pharmacie. C’est dur de ne pas se rendre sur les terrasses des cafés sous ce beau soleil.
Le clapping se passe tout les soirs et j’en ai même démarré un. C’était le plus impressionnant. Dommage que je ne l’aie pas filmé !
Courage à tout le personnel soignant et à tout ceux qui travaillent. Ils se dépassent pour nous sauver, aussi bien au niveau de la santé que des provisions. Mais le pire n’est pas encore passé, c’est pour ça que Flo’ et moi restons à l’appart, sauf pour les courses. En parlant de courses, j’en ai fait lundi, tôt le matin et bien protégée ! C’était calme, je n’ai vu qu’une petite dizaine de personnes, là où d’habitude j’en voyais 150. J’ai ramené trois gros sacs de courses à bout de bras et à pied. Flo’ m’en devra une. Il dormait encore en plus. Quelle marmotte j’te jure !
La situation globale me paraît quand même très compliquée, je ne vais pas te cacher mon inquiétude. Mais je reste à l’intérieur en faisant le plus de gestes barrières possible. Je pars du principe que, même si je ne suis pas malade, je le suis et je dois faire attention à ne pas infecter les autres.
J’ai beaucoup à faire, journal, je dois encore appeler mes proches ce soir et j’espère qu’il n’y aura pas de mauvaises nouvelles. Par ailleurs, je dois aussi me préparer pour mes exams. Ça promet.
Je reviendrai vers toi, la semaine prochaine. D’ici là, restons tous vigilants.