Au milieu du quartier de la Patrotte, juste à côté de la gare de Metz Nord, nous retrouvons Thibault Pereira, 19 ans, pour nous parler de son statut de « kapseur ».
« C’est assez simple : on est logé en colocation dans un appartement situé ici et, en contrepartie, nous devons consacrer quelques heures par semaine à l’association l’AFEV ». Il partage un appartement d’environ 75 mètres carré avec Isabelle et Marie-Charlotte, qui sont elles aussi kapseuses.
L’étudiant en histoire nous raconte qu’il a pris connaissance de l’association et de la solution KAPS grâce à une annonce sur internet, que son père lui avait montrée. « J’ai toujours voulu m’engager dans une association, je me suis dit que c’était l’occasion ! »
Quel est concrètement le rôle d’un kapseur ? Qu’est-ce que cela signifie ?
Le but de notre présence,c’est de créer du lien social entre les étudiants et les habitants du quartier, mais également de rendre plus agréable la vie ici. On a plusieurs petites tâches à remplir qui constituent un gros objectif. En tant que kapseur, et surtout bénévole à l’AFEV, j’ai une mission principale : j’accompagne une jeune deux heures par semaine. C’est un accompagnement individuel qui se base principalement sur l’ouverture culturelle et les centres d’intérêt de l’enfant, comme des sorties ou des jeux de société. Pour nous aider, il y a également un tiers-lieu dans le quartier, où l’on se rendre pour trouver d’autres bénévoles et d’autres enfants pour pouvoir jouer. L’objectif, c’est d’essayer de créer un lien social entre tous les habitants du quartier, tout en aidant les enfants à se divertir ou se cultiver et en agissant contre les inégalités.
Est-ce que c’est la seule action à faire en tant que kapseur ?
L’accompagnement individuel, c’est ce que fait chaque bénévole de l’AFEV, qu’il soit en KAPS ou non. Nous, nous devons faire cela ainsi que d’autres projets ! En plus de cela, nous menons des actions pour améliorer le cadre de vie ou pour essayer d’abattre tous les clichés sur les quartiers. Nous habitons ici donc nous voyons tout de l’intérieur : toutes les choses qui vont et toutes celles qui ne vont pas. Nous essayons de remédier à ces dernières du mieux que nous le pouvons ! Le but, c’est de monter des projets et d’y intégrer les habitants, de les faire participer et de les aider eux aussi à améliorer la vie ici.
Vous pouvez nous donner des exemples de projets ?
Tous les mois, avec les autres kapseurs, nous mettons en place des petits projets assez simples à organiser, dans le but de créer une petite routine, une animation constante et de se faire connaître des habitants. Par exemple, des ateliers pour Halloween ou un goûter pour Noël. En plus de cela, on nous demande de réaliser des projets un peu plus ambitieux. Chaque kapseur qui a une idée la développe, trouve d’autres volontaires pour l’aider et monte tout de A à Z. On ne nous impose rien. Le but, c’est de faire germer nos idées. En ce moment, nous travaillons sur un de ces gros projets : l’apéro du monde. Nous proposons aux habitants de partager autour des différentes cultures que l’on peut trouver dans le quartier, de tous se réunir autour d’un repas et de voyager à travers le monde en mangeant !
Quel est votre ressenti sur votre engagement bénévole et sur les KAPS ?
Il y a vraiment une bonne ambiance entre les kapseurs et les autres bénévoles. Le fait que tous les kapseurs habitent les uns à côté des autres, c’est vraiment bien ! On est à la fois collègues et voisins, on monte les projets ensemble et on se voit en dehors de l’association. Du coup, ça crée une plus grosse cohésion entre nous. Comme nous sommes tous dans le même bateau, nous trouvons forcément des gens sur la même longueur d’onde que nous, assez ouverts et toujours prêts à aider. Je ne suis pas originaire de Metz donc, quand je suis arrivé en septembre, je ne connaissais personne. Avec l’AFEV, j’ai pu rencontrer du monde et ne pas me sentir isolé. On travaille, on s’entraide mais on s’amuse aussi. Donc, sur le plan personnel, c’est une année très enrichissante.
Ce qu’il y a de bien, c’est qu’on a l’impression d’être libre et soutenu. Les projets émergent de nos têtes et nous ne travaillons pas sur un projet qui nous plaît pas.
Pour ce qui est de la vie dans les appartements, c’est exactement comme une colocation normale, sauf qu’il y a également deux référents [des volontaires en service civique à l’AFEV, ndlr], qui sont présents si on a besoin de quoi que ce soit. Par exemple, ils nous aident à rédiger une charte de colocation. Ils peuvent aussi jouer les médiateurs en cas de problème. D’un point de vue social, c’est donc très enrichissant.
Recommanderiez-vous les KAPS à quelqu’un ?
Bien sûr ! C’est une expérience à vivre et à partager. Je la recommande à tout le monde, surtout aux étudiants. En plus de permettre des rencontres, c’est une solution qui est financièrement intéressante : on se retrouve dans un grand appartement avec de l’espace pour un loyer capable de défier les prix du CROUS. Si tu es capable de vivre en colocation et de t’engager dans des projets solidaires, alors c’est parfait pour toi ! Plus généralement, je recommande tout simplement de s’engager à l’AFEV. Personnellement, je compte rester l’année prochaine. C’est une solution enrichissante, intéressante et, sur le long terme, je pense que c’est presque impossible de trouver mieux !