VIDÉO | Visite des locaux de l’association des Laotiens de la Moselle à Metz Borny. Sa Présidente, Outhida Boulom, présente avec fierté son métier à tisser. Elle forme à l’art traditionnel du tissage laotien une jeune luxembourgeoise, Marie Schon, qui étudie le design aux Pays-Bas.
Un métier traditionnel
Rendez-vous est donné rue d’Anjou à Metz Borny. En nous accueillant au rez-de-chaussée de son immeuble, Mme Bouloum peine à ouvrir sa porte qui porte encore les stigmates d’un cambriolage. Visiblement peinée par l’effraction de l’appartement qui héberge son association, elle nous fait part de son désarroi. Les voleurs, en tout cas, n’ont pas emporté le trésor qui se cache dans un salon : un métier à tisser traditionnel. Et pour cause, l’ouvrage est gigantesque !
Assise à l’extrémité du métier à tisser en bois, Mme Boulom, pieds nus, nous fait une démonstration de l’art traditionnel du tissage laotien. Avec dextérité, la tisseuse s’affaire sur une pièce qu’elle est entrain de confectionner. Elle actionne alternativement des rangs de lisses qui portent les couches de fils en appuyant sur une pédale avec un pied. Avec l’autre, elle ouvre un espace entre les couches dans lesquelles elle fait glisser avec ses mains la navette contenant les fils de trames, sur lesquels vont ensuite se refermer les rangées de fils et créer des motifs.
Avec le métier à tisser, on peut faire beaucoup de choses. Des écharpes, des coussins. On peut faire aussi le Sinh, c’est la jupe nous nous portons souvent à notre fête traditionnelle chaque année.
Outhida Boulom, Présidente de l’association des Laotiens de la Moselle
Tissu associatif
De plus, l’association, présente sur le quartier depuis l’an 2000, accueille les habitants du quartier pour des activités. Notamment à destination des enfants, pour du soutien scolaire et de l’aide aux devoirs. Et parfois de l’apprentissage du tissage.
Par ailleurs, l’appartement sert aussi à recevoir les gens en difficulté ou des personnes âgées. Ainsi, Mme Boulom les aide à effectuer certaines démarches administratives.
Enfin, l’Association des Laotiens de Moselle répond toujours présente à toutes les activités et événements du quartier de Borny, comme Le Printemps des familles ou Ça bouge à Borny.
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Apprendre le métier
Puis, après sa démonstration, Mme Boulom laisse sa place au métier à tisser à sa nièce, Marie Schon. D’origine luxembourgeoise, elle est étudiante en 3ème année aux Pays-Bas, à la Design Academy d’Eindhoven. Elle prépare un Bachelor en 4 ans dans cette école de design, plutôt conceptuelle. Dans le cadre d’un cycle intitulé « Free Focus », elle choisit d’en apprendre plus sur l’art traditionnel du tissage laotien et ses valeurs culturelles. Cette initiation doit lui permettre également de comprendre dans quelle sphère artistique elle aimerait évoluer.
Conséquemment, elle est en formation depuis 3 semaines avec sa tante, à raison de 3 ou 4 journées de 4 heures chacune.
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Voyage initiatique au Laos
Au moment où on rencontre Marie, elle s’apprête à partir pour un voyage d’études de 2 mois au Laos. Car elle veut perfectionner son apprentissage, après avoir acquis les bases avec Mme Boulom à Borny. Elle se rend donc pour un premier mois dans la capitale Vientiane, au studio Silapa, une maison de tissage. En deuxième lieu, elle perfectionne son instruction au studio Ock Pop Tok, dans la ville de Luang Prabang. Sa recherche porte principalement sur la jupe traditionnelle laotienne, le Sinh, et l’évolution du tissu.
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De la suite dans les idées
En conclusion, Marie Schon explique qu’elle présentera le fruit de ses recherches lors de l’exposition Graduation Show pendant la Dutch Design Week, qui se tiendra à Eindhoven en octobre 2023. A cette occasion, les étudiants diplômés de la Design Academy ont l’opportunité d’exposer leurs travaux au public et aux professionnels du design. Souhaitons à Marie une belle carrière artistique.
Aurélien Zann