Laura Taioni a quitté l’association La Passerelle à la fin du mois de mars 2021. Pour Bornybuzz, elle occupait le poste de “Journaliste territoriale, coordonnatrice de projets”. Nous lui avons demandé de revenir sur son parcours et sur son expérience au sein de l’association qu’elle avait intégré en 2016.

Que faisais-tu avant Bornybuzz et comment as-tu intégré ce média ?

Fin 2015, j’ai obtenu mon master “Journalisme et médias numériques” qui venait de voir le jour à l’université de Lorraine. J’ai ensuite travaillé quelques temps en freelance et en intérim, mais j’étais également suivie par la mission locale. Un jour, ils m’ont proposé de participer à un atelier “CV vidéo” qui était organisé par La Passerelle. C’est donc d’abord en tant que public que j’ai eu mon premier contact avec l’association. La rencontre s’est très bien passée et mon profil de web journaliste a attiré l’attention de l’équipe. J’ai ensuite fait un peu de bénévolat en tant que journaliste pour Bornybuzz et assez vite, Cédric Rouillon, le directeur de l’époque, m’a proposé un contrat en service civique. C’est finalement en septembre 2017 que j’ai été embauchée en tant que “Journaliste territoriale”. Puis, en 2019 mon poste a évolué pour devenir finalement “Journaliste territoriale – coordonnatrice de projets”.

Qu’est-ce que ces années à la Passerelle t’ont apportées ?

J’ai pu y appliquer les méthodes journalistiques acquises à l’université. Cela m’a permis d’être confrontée à un milieu que je ne connaissais pas. Je n’avais pas de liens avec l’associatif avant d’arriver à la Passerelle. J’y ai acquis pas mal de connaissances d’un point de vue technique, en radio surtout. J’en avait fait un petit peu à l’université, mais pas énormément. J’ai appris à utiliser une table de mixage par exemple et à faire du montage son et vidéo sur de nouveaux logiciels. C’est quelque chose que j’ai vraiment apprécié. Et j’ai d’ailleurs été correspondante pour RPL (La Radio du Pays Lorrain), dans le cadre d’un partenariat entre la radio et La Passerelle.

Y-a-t-il des projets en particulier qui t’ont marqués ?

Le fait de travailler sur un “webdoc” en tant que chef de projet fut très enrichissant. Mais c’est surtout sur la partie pédagogique que ces années à La Passerelle m’ont été bénéfiques. En intervenant dans des écoles, en animant des ateliers, en accompagnant les volontaires du service civique, j’ai développé des compétences que l’on peut difficilement acquérir durant ses études. Même si j’avoue avoir été plutôt stressée à l’idée de prendre ces nouvelles responsabilités, j’ai été accompagnée par une équipe de collègues dont l’expérience était sécurisante. C’est un apprentissage qui s’est fait au fur et à mesure, en douceur. J’ai pu, petit à petit, apprendre à m’adapter aux différents publics avec lesquels l’association travaille. Car on n’intervient pas de la même manière auprès de collégiens qu’auprès de lycéens ou de jeunes adultes en service civique.

Ce travail t’a-t-il appris quelque chose sur toi même ?

J’ai gagné de la confiance en moi. Très vite, j’ai dû assumer des responsabilités, en devenant tutrice de plusieurs volontaires en service civique par exemple. En tant que journaliste territoriale, il m’a fallu également me positionner sur la ligne éditoriale de Bornybuzz, prendre des décisions claires sur son fonctionnement. J’ai aussi participé à la refonte du site Bornybuzz.fr et à son organisation. C’est quelque chose que je n’aurais sûrement pas pu faire dans une autre structure. En tout cas, pas aussi rapidement. A La Passerelle on est vraiment incité à donner son avis, à partager son point de vue. C’est très rare de pouvoir assumer ce type responsabilités dès la sortie des études, ça m’a clairement fait gagner de l’assurance. C’est utile à tous les niveaux, que ce soit d’un point de vue personnel ou professionnel.

Pour toi quel était l’attrait principal de ton poste ?

La variété! Je ne faisais jamais deux fois la même chose deux jours de suite. J’ai eu l’occasion de découvrir énormément de choses, d’associations, de rencontrer pleins de gens. Mon poste m’a permis de découvrir aussi l’organisation de la vie d’une ville, et surtout des quartiers populaires que je connaissais peu finalement. J’avais conscience des stéréotypes sur Borny par exemple, mais je n’avais pas réellement d’aprioris sur ces quartiers et j’ai appris à les connaître de l’intérieur. Concernant Borny justement, où se situent les locaux de Bornybuzz, ce qui m’a surtout marqué, c’est l’aspect “petit village” où tout le monde se connait, où les familles sortent beaucoup, se rencontrent. Il y a des liens sociaux très fort. C’était une chouette découverte de voir que ce type d’ambiance existait encore en ville. Lors du confinement par exemple, j’ai été témoin de vrais élans de solidarité. Des gens, qui, soudainement ont commencé à fabriquer des masques, ou qui se sont organisés avec les associations pour assurer une continuité pédagogique en direction des plus jeunes. Mais ce que j’ai préféré, ce sont les résidences d’artistes. Le fait d’animer un atelier radio dans des écoles primaires entre 2019 et 2021 fait vraiment partie de mes meilleurs souvenirs. D’autant plus que j’ai participé au lancement de ces ateliers. J’ai aussi bénéficié d’une certaine liberté pour organiser ces résidences et j’ai rencontré de supers enseignants et les classes étaient géniales.

Une anecdote qui t’a marqué ?

Descendre un immeuble en rappel au début de mon service civique! Autre chose, personne n’aime le foot chez Bornybuzz et c’était une vraie souffrance (rires). Et d’ailleurs, je suis ravie de ne pas avoir été là lors du fiasco de la “super ligue”, car j’aurai été très frustrée de ne pas pouvoir en parler (rires).

Peux-tu nous parler de rencontres marquantes ?

Les liens avec les collègues avant tout oui. J’ai eu la chance de travailler dans une association avec une très bonne ambiance de travail, des collègues avec qui je m’entendais bien et que j’apprécie aussi en tant que personnes. Le fait que chacun ait des compétences différentes était une très bonne chose, on était très complémentaires au sein de l’association. Sinon, les rencontres avec les bénévoles de La Passerelle, les salariés d’autres associations, découvrir leurs modes de fonctionnements ou les actions qu’ils mènent, était également très enrichissant.

Peux-tu nous citer une chose qui ne te manquera pas ?

(Rires) Tout ce qui concerne le volet administratif, comme réaliser les bilans des projets par exemple!

Que pouvons-nous te souhaiter maintenant ?

Une victoire de l’équipe de France à l’Euro 2021 (rires). Plus sérieusement, trouver réellement la voie vers laquelle je veux m’orienter à présent, mais je me laisse encore du temps pour y réfléchir.

Pas de doutes pour nous, Laura trouvera sa voie. Sa passion, ses compétences et sa bonne humeur communicative nous manquent déjà. Et nous sommes un peu jaloux de ses futurs collègues. En attendant, nous lui souhaitons le meilleur pour la suite!