Le 7 octobre dernier, dans la grande salle du centre social et culturel ADAC’S, Dominique Gros, maire de Metz, et son équipe ont dévoilé aux habitants du quartier le futur projet de rénovation urbaine de Bellecroix. Cette rencontre a également permis de communiquer autour des objectifs dudit projet.
Le premier objectif concerne les équipements des services publics. À ce sujet, la Ville propose un projet d’ambition et d’excellence scolaire pour les enfants et pour rendre les écoles plus attractives. Il s’agirait ainsi de créer un groupe scolaire unique sur l’emplacement actuel des écoles Émilie du Châtelet et Le Pré Vert. Les effectifs de l’école Clair Matin seraient aussi regroupés dans ce pôle unique, laissant ainsi la place à de nouveaux logements. La Ville envisage également la mise en place de dispositifs pédagogiques qui donnent encore plus d’opportunités d’excellence pour les élèves. L’exemple d’une école bi-culturelle semblable à celle de la Seille, au Sablon, dans laquelle les enseignants font cours en français et en allemand, a été évoqué.
Autre point d’importance abordé : les activités que l’on peut trouver sur le quartier. Concernant le bâtiment Stoxey, sa vacance en termes de logements et d’activités a été évoquée. Ce qui a été suggéré pour redonner du dynamisme à la fois au bâtiment et au quartier, c’est l’implantation d’un projet socio-économique avec la création d’un espace permettant aux habitants de créer des projets, de suivre des formations, d’organiser des réunions,… Ce bâtiment pourrait abriter une maison France Services, ce lieu qui rassemble différents services publics (CAF, CPAM, impôts, etc.) et met également à disposition du personnel pour animer ces espaces.
Une rénovation urbaine pour favoriser la mixité
Le deuxième objectif de cette rénovation urbaine est la diversité comme vecteur de changement pour le quartier. Cela implique d’intervenir sur l’habitat. Le quartier de Bellecroix comptant 1400 logements sociaux, il s’agit donc de réduire ce nombre en procédant à des déconstructions. 125 logements seront détruits sur les secteurs de la rue du 18 juin, du plateau de Bellecroix et de l’immeuble Artilleur.
Autre idée évoquée pour favoriser la diversité : la diminution du nombre de logements sociaux et l’implantation de nouveaux logements en accession à la propriété. Sur ce point, le bailleur social Metz Habitat Territoire porte un programme de réhabilitation des logements existants et de résidentialisation afin d’améliorer la limite entre espace privé avec espace public. Une façon non seulement de renforcer les limites mais aussi de sécuriser les immeubles, les entrées et les espaces extérieurs.
Un projet loin de faire l’unanimité
Bellecroix a besoin de davantage de liaisons bien faites pour se rendre au centre ville en traversant le Boulevard de Trêve. Le troisième objectif concerne donc les connexions du quartier avec la ville. Il est aussi question d’améliorer le circuit de liaison interne du quartier.
Par ailleurs, si pour la ville, le désenclavement du quartier, la mixité sociale et la diversification sont des intérêts qui justifient cette rénovation urbaine, elle est toutefois loin de faire l’unanimité du côté des habitants du quartier qui, pour certains, n’ont pas hésité à réagir face à ce projet qu’ils jugent inintéressant. Vivant dans le quartier depuis 47 ans, un habitant regrette la disparition d’allées et d’impasses qui deviendront des routes de circulation routière entre l’avenue de Lyon et la Rampe de Bellecroix. « Aujourd’hui, ces allées et impasses sont une invitation au déplacement doux ». Il a aussi souligné la fait que le secteur sud de Bellecroix allait être impacté de façon massive par les nouvelles constructions. « On parle de 9% en moins d’espaces verts dans le quartier mais, dans le sud, ce chiffre sera de 70% ! ». À n’en pas douter, les discussions autour de ce projet de rénovation urbaine sont loin d’être finies.