Les KAPSEURS, les bénévoles de l’AFEV en collocation solidaire, vous proposent une série de portraits d’habitants du quartier de la Patrotte et de Metz-Nord.
Déjà de loin, on voit son gilet de sécurité briller au bout de la rue. Jour après jour, Mme X., auxiliaire de sécurité, brave le temps pour aider les enfants à traverser la rue sur leur chemin de l’école. Elle exerce ce métier depuis déjà 25 ans, soit aussi longtemps qu’elle vit dans le quartier de la Patrotte. Mais ce n’est pas son seul emploi : à côté, elle nettoie un gymnase et est agent d’accueil à l’Opéra-Théâtre.
Le matin de l’interview, elle bavarde avec le balayeur devant l’école. Il lui reste toujours du temps pour échanger des mots gentils avec les gens qui passent. On se dit bonjour, on se connaît.
En 25 ans, elle n’a pas remarqué de grands changements dans le quartier. Elle apprécie les petits commerces proches mais il y a aussi des choses qu’elle n’aime pas, notamment les problèmes récurrents de propreté. Effectivement, le petit parc en face est jonché de papiers, boîtes et autres ordures : pas un bon environnement pour les enfants qui y jouent. Une autre chose qui l’énerve, c’est le comportement de quelques uns, de gens impolis.
Toujours à l’écoute des enfants et des parents
Par contre, elle aime les enfants. Surtout ceux qu’elle rencontre tous les jours devant l’école élémentaire. Et les enfants le lui rendent bien. Ce matin, peu à peu, les petits élèves arrivent, parfois accompagnés de leurs parents, parfois seuls. La plupart encore endormis. Et pour tous ceux qui doivent traverser, Mme X. bloque la rue. Elle est toujours présente pour les enfants qui lui posent plein des questions et aussi pour les parents qui lui racontent les soucis scolaires, lui apportent des nouvelles de la famille ou lui parlent juste de tout et de rien. Ils sont tous du même avis : elle est toujours là pour écouter. Elle sait qui est frères et sœurs, cousins, copains. Mais elle connaît aussi les histoires des enfants qui sont seuls, qui ne mangent pas à midi.
Elle partage également avec nous ce qu’elle pense de la vie à la Patrotte. Elle avoue ne pas aimer y vivre. Elle est déçue car elle ne voit pas d’effort du côté de la ville de Metz. La seule chose qui la retient dans le quartier, c’est son travail qu’elle aime, malgré tout. Pour la retraite, elle déménagera. Mais jusque là, il reste encore du temps ; du temps pour accompagner les enfants sur le chemin de l’école et du temps pour écouter les histoires du quartier.