Sous le soleil, le «repas du partage» s’est déroulé ce dimanche au Fort de Queuleu. Organisé par le Collectif d’Accueil des Solliciteurs d’Asile en Moselle, l’événement était l’occasion d’échanger autour de bon petits plats de Russie, du Kosovo ou encore du Soudan.
« Ils n’ont pas le droit de travailler pendant les procédures d’obtention des papiers, explique George Jacquot, président de l’association. On essaye de lutter contre ce malaise en proposant des projets culturels dans lesquels ils peuvent s’impliquer.»
L’idée d’organiser un repas multi-culturel, elle, vient d’Issaka Koanda, un bénévole très impliqué et lui-même en attente de papiers. « Il y a une solitude qui fait que l’on perd toute envie de s’investir, même dans un domaine dans lequel on est compétent, regrette-t-il. Avec ce repas, il y a un échange de savoir-faire et de connaissances, qui ne peut qu’être bénéfique».
Un lieu historique et symbolique
Le choix du lieu n’a pas été anodin non plus. Le Fort de Queuleu a connu son lot d’horreurs pendant la Seconde Guerre mondiale mais pas seulement. «Ce que l’on sait moins, précise Jean-Pierre Burger, président de l’association du Fort de Queuleu, c’est qu’entre 1945 et 1946, c’était un camp de rétention administrative, où étaient retenues les personnes sans papier. Il y a donc un parallèle évident avec la situation des demandeurs d’asile.»
La collaboration entre les deux association est d’ailleurs partie pour durer. En effet, à l’occasion de ce repas, les bénévoles, les simples curieux ou encore, les solliciteurs d’asile pouvaient s’inscrire afin de proposer leurs services pour les nombreux travaux de rénovation qui attendent le Fort de Queuleu. Une façon pour chacun de sortir de son isolement et de partager ses compétences mais aussi de découvrir le patrimoine culturel de la ville.
Un patrimoine qui s’apprécie aussi en pièce de théâtre dans le décor du Fort. Tous les dimanches à 16h30, venez assister à Ostinato, la mise en scène de témoignages des rescapés du camp spécial nazi. Pour réserver, c’est par ici.