Depuis plusieurs mois, Metz Borny vit au rythme des travaux de « l’ex-Cour du Languedoc ». Ce mercredi 3 juillet, élus et services de la Ville de Metz avaient convié les habitants du quartier à la Médiathèque Jean Macé pour présenter un élément-clé de ce chantier : l’aménagement de la rue du Roussillon, amenée à devenir un vaste espace du vie.
Membres du comité de quartier, conseillers citoyens, copropriétaires de la résidence Bernadette ou riverains, ils étaient une trentaine à s’être déplacés pour voir aboutir la concertation lancée en début d’année, et surtout pour entrevoir l’avenir d’une rue autrefois étroite, amenée à devenir un vaste espace à vivre pour les familles et les enfants.
La présentation, animée par le cabinet d’urbanisme « Atelier Moka » de Marseille, a mis en perspective les données et recommandations recueillies par les services municipaux de la Démocratie Participative, de la Politique de la Ville et de l’Urbanisme. Ainsi, entre février et juin 2019, ce ne sont pas mois de 470 habitants qui ont été invités à donner leur avis, à travers des réunions, mais aussi à la sortie des écoles ou au marché. La rue du Roussillon étant naturellement amenée à redevenir l’accès aux écoles Barrès et Mirabelles, 350 enfants ont également contribué à la réflexion.
Concrètement, plusieurs plateaux de vie, avec des fonctions différentes, ont été présentés : côté boulevard de Guyenne, une place « agora » devrait pouvoir accueillir de petits spectacles et concerts (les locaux de l’association Bouche à Oreille sont mitoyens). Les autres plateaux alternent des jeux pour les plus jeunes ou pour les ados, jusqu’au niveau supérieur qui permettra l’accès à la rue du Béarn ou au boulevard de Provence.
L’avant-projet présenté a été largement commenté mais constitue une base qui doit être figée dès octobre 2019, pour commencer les travaux dès janvier 2020. Le dérèglement climatique et le contexte caniculaire n’ont pas échappé aux participants : la part belle faite au béton (certes blanc et présenté comme « qualitatif ») a donné lieu à de nombreux échanges. Thomas Scuderi, l’adjoint au Maire en charge de la Démocratie Participative, a également insisté sur le problème des îlots de chaleur, « la canicule de ces dernières semaines étant amenée à devenir la norme d’ici quelques années ». Autre point de vigilance pour les habitants : la sécurité. « Comment espérer attirer les familles si la rue est parcourue par des motos et des quads ? » Sélima Saadi, adjointe à la Politique de la Ville, et Hanifa Guermiti, adjointe du quartier, ont aussi noté que des scooters étaient régulièrement confisqués, à Borny et dans la ville. Les urbanistes ont ainsi été invités à penser des espaces protégés.
Si le projet va être mis en œuvre dès 2020, les services ont aussi voulu rassurer les habitants : la commande passée aux urbanistes de l’« Atelier Moka » reste d’imaginer un espace ouvert, piétonnier et évolutif, « amené à évoluer à partir du vécu ». Sans oublier la perspective d’une requalification des écoles Mirabelle et Barrès « à moyen terme ».