Le 24 mars dernier, l’exposition « Wonder Woman » était inaugurée au collège des Hauts de Blémont. L’occasion de mettre en lumière les femmes et les super-héros.
Pour la troisième fois, le FRAC et le collège des Hauts de Blémont ont collaboré autour d’une exposition. Cette fois, ce sont les super-héros qui étaient à l’honneur, et plus particulièrement Wonder Woman. Créée en 1941 au sein d’une société et d’une culture où les femmes sont sous représentées, elle est la super-héroïne par excellence. Son but ? Promouvoir auprès de la jeunesse l’image d’une femme courageuse, ambitieuse et indépendante et, enfin, permettre aux femmes d’accéder aux métiers dits pour les hommes.
Le phénomène de féminisme, de girl power est encore aujourd’hui sous le feu des projecteurs. On voit régulièrement des publicités sur nos écrans qui rappellent qu’une femme touche beaucoup moins qu’un homme dans une même entreprise et pour un même poste.
« A la nouvelle génération de changer les choses »
Pour le principal du collège, Michel Henri, ce qui est important, c’est avant tout que les filles prennent confiance en elles et aient de l’ambition. C’est le message qu’il a essayé de faire passer avec cette exposition. Denis Jacquat, député de la Moselle et conseiller régional, présent pour inaugurer l’exposition, rappelle, quant à lui que « c’est à la nouvelle génération de faire bouger et changer les choses ». Il appelle également à l’ouverture de l’esprit par l’art contemporain. C’est avec émotion qu’il nous dit combien sa femme, créatrice de la Frac Lorraine, aurait été fière de cette exposition.
« Wonder Woman » met en avant quatre oeuvres bien différentes. La première d’entre elles est une vidéo des années 70 de l’artiste Martha Rosleur. Telle une youtubeuse de l’époque, elle se met en scène en train de faire la cuisine. Une activité qu’elle ne réalise pas par passion mais par contrainte.
Les femmes réduites à leur physique
La deuxième oeuvre a été réalisée par Marcia Kure, une femme noire qui ne comprend pas l’absence de femmes comme elle, avec des cheveux naturels, crépus dans les magasines de mode. C’est pour dénoncer cette situation qu’elle a fait un collage avec des photographies historiques. Elle a créé des portraits à l’image de sa conception de la société, c’est-à-dire que toutes les femmes, qu’importe leur beauté, devraient être représentées.
La troisième oeuvre consiste en une collection de proverbes dégradants pour l’image des femmes. Elles reflètent le machisme des hommes. L’artiste dénonce ces propos à travers son oeuvre.
La dernière œuvre est sûrement la plus frappante car très actuelle. Des célébrités connues internationalement, tel qu’Eminem, prônent la misogynie avec des paroles sexistes. La femme en est réduite à son aspect charnel. C’est ce genre de discours que dénonce les Guerilla Girls à travers une oeuvre au graphisme percutant.
Une exposition pour prendre conscience de l’importance de la tolérance
Au collège des Hauts de Blémont, du côté des élèves de 5ème, on a pu entendre un discours de vivre ensemble. Les enseignants les invitent à une réflexion afin que ses derniers prennent conscience du respect qu’ils se doivent les uns aux autres et de la tolérance dont ils doivent faire preuve.
L’oeuvre des Guerilla Girls a particulièrement fait réagir les élèves. Les propos ont été jugés vulgaires, voire violents. « Il y a une connotation que la femme n’est pas l’égal de l’homme. Si un homme trompe, c’est normal. Pour une femme, c’est inacceptable. »
Un élève de 5ème a aussi été choqué par les photos et l’omniprésence de la nudité. « Il n’y a pas besoin de poser nue pour réussir. Cela rabaisse les femmes. » Un autre s’insurge contre la répartition des tâches : « la femme ne doit pas reste à faire le ménage. Les rôles doivent être partagés« .