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Un atelier philosophie au collège les Hauts de Blémont à Metz-Borny

Durant l’année scolaire 2020/2021, des élèves volontaires de 3ème du collège Les Hauts de Blémont ont pu participer à un atelier philosophie. Initié par Romain Guillot professeur d’histoire-géographie, cet atelier a été l’occasion pour les élèves d’aborder de grands thèmes philosophiques tels que « le bonheur », « le travail » ou encore « la liberté ». Nous avons pu assister à l’une des séances traitant de ce dernier thème.

Le projet

L’atelier philosophie à été mis en place dans le cadre d’un projet du Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté. Il est animé par une équipe pédagogique composée de professeurs, de l’assistante sociale scolaire, Mme Helleringer et par l’infirmière scolaire Mme Groshens qui fait le lien avec l’ARS de Moselle. L’atelier est un lieu d’échange, de partage et de débats. Il a pour but d’amener les élèves à la réflexion et à l’introspection et de développer des compétences telles que l’argumentation, l’esprit critique, le rapport à soi et aux autres. Des philosophes sont également abordés, par petites touches, afin de prioriser la réflexion personnelle des élèves. L’association SEVE anime un débat à la fin de chaque thème.

Spartacus pour parler de déterminismes

L’atelier auquel nous avons assisté était axé autour de « la liberté » et plus particulièrement, de la liberté au quotidien. Mme Groshens, infirmière scolaire, M. Mey professeur de français et M. Acquier professeur d’allemand animaient cette séance en présence d’une vingtaine d’élèves. Dans un premier temps, c’est la figure de Spartacus qui a été invoquée au travers d’un extrait du film de Stanley Kubrick. Exemple éloquent lorsque l’on souhaite expliquer que la liberté est une conquête. Spartacus est en effet un esclave qui n’a d’autre choix que de se battre dans l’arène en tant que gladiateur, jusqu’à ce qu’il décide de se libérer et de mener une rébellion contre Rome. Si pour Spartacus les chaînes sont réelles, les élèves étaient amenés à définir quelles pouvaient être les leurs. Ici, ces chaînes symboliques, qui peuvent être à la fois sociales et psychologiques, ce sont les déterminismes. Les élèves ont appris à les connaître en utilisant des exemple du quotidien et ont réfléchi aux différentes manières de s’en extraire.

Faut-il préférer la sécurité à liberté ?

Dans un second temps, les jeunes volontaires ont débattu de la question « Faut-il préférer la sécurité à la liberté ?  » Une question qui trouve un écho particulier en cette période de crise sanitaire. Les élèves se sont interrogés sur les mesures sanitaires mises place, telles que le confinement, le couvre-feu ou le passeport vaccinal. Ce type de débat permet, non pas de trouver une réponse définitive, mais d’apprendre aux élèves à trouver des arguments en faveur de leurs réflexions, d’en faire un plaidoyer ou encore d’anticiper les arguments qui pourraient leur être opposés. Des penseurs sont évoqués à chaque séance, ce jour là, c’est la phrase attribuée à Benjamin Franklin qui a été abordée « Ceux qui peuvent renoncer à la liberté essentielle pour acheter un peu de sécurité temporaire, ne méritent ni la liberté ni la sécurité » .

Les apports de l’atelier aux élèves

Mme Groshens a vu les élèves évoluer au fil de l’année et des différents ateliers. D’après elle, ils étaient plutôt timides au début, il n’était pas facile pour eux de s’exprimer. Petit à petit, leur parole s’est libérée, leur réflexion s’est complexifiée et leurs arguments se sont affinés et ils ont gagné en maturité. Certains jeunes se sont inscrits par curiosité et ils ont finalement découvert un espace de libre expression, qui sort du cadre habituel du travail en classe. Selon eux aussi, ils ont gagné en maturité et en réflexion. C’est le cas de Claude-Victoire qui nous a dit avoir régulièrement « des petits flashs » des ateliers lorsqu’il est confronté à certaines situations de la vie quotidienne. Pour Jérémy, la citation « choisir, c’est éliminer » de Francine Noël l’a marqué, il y pense souvent. Et si on leur demande s’ils ne sont pas trop jeunes pour philosopher, Yassine répond « [qu’]on n’est jamais trop jeune pour réfléchir« . M. Acquier, professeur d’allemand, partage cet avis. Pour lui, il est important d’axer les questions philosophiques sur la vie pratique des élèves avec des exemples du quotidien. Il précise que les apports théoriques des ateliers aident « à réfléchir à sa situation, à agir« , dans le but de faire « les moins mauvais choix possible » et se dit content de « voir des jeunes ouverts à ces réflexions et qui ont envie de se poser des questions« .

Lors de notre visite, nous avons pu assister à des argumentations de qualité, des débats intenses, mais respectueux des avis des autres. Les élèves semblaient heureux de participer et motivés. Quoi qu’il en soit, on ne peut qu’applaudir cette initiative et les jeunes volontaires de 3ème. Pour clore l’atelier, les élèves se sont rendus à Paris le 16 juin. Ils ont notamment visité le musée du Quai Branly et des monuments en lien avec les thématiques abordées tout au long de l’année.

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